Qui n’a jamais promis à la fin d’un dîner, “La prochaine fois, ce sera chez nous !”, alors qu’en réalité vous n’aviez pas la moindre envie ni la moindre intention de les inviter. Plutôt que d’être soi-même, nous adoptons un comportement en fonction de ce qu’autrui attend de nous. Arrêtez d’être gentil et soyez vous-même : mode d’emploi ! 

Depuis l’enfance, nous avons été élevés pour être “gentil”. Nous avons appris les règles de bienséance en société, “Tu dois faire si, mais tu n’as pas le droit de faire ça !”. Selon votre caractère, cette éducation peut rapidement devenir un “carcan” dont il est difficile de se défaire.  

La volonté de paraître gentil aux yeux de tous est surtout reliée au besoin de se faire aimer. L’humain est un être sociable, il aime l’échange et le fait d’être entouré (plus ou moins selon les personnalités de chacun). 

Nous recherchons l’approbation de nos pairs et nous avons peur du jugement d’autrui. C’est à ce moment-là que ce que nous avons appris étant enfant refait surface “Pour me faire aimer, je dois être gentil avec tout le monde”. Cette stratégie a peut-être porté ses fruits pendant un temps (jusqu’à vos 8 ans, disons-le), mais à l’âge adulte vous allez devoir changer de comportement avant que celui-ci ne commence à vous desservir.  

La solution ? Elle passe par plusieurs étapes d’acceptation de soi et de chemin vers l’autre. Elle me vient du best seller « Cessez d’être gentil soyez vrai ! » de Thomas d’Ansembourg. Sa lecture peut avoir un impact non négligeable sur votre vision des choses et votre comportement. Cet article est un condensé de conseils directement tirés du livre. 

Être soi-même c’est être conscient de ses émotions 

Pour pouvoir être soi-même et s’affirmer, encore faut-il comprendre ce que vous vivez à l’intérieur. Vous devez apprendre à vous connaître et analyser vos sentiments lors d’une interaction avec autrui. Pour cela, il existe quatre phases : l’observation, la prise en compte de vos sentiments, l’identification de vos besoins et la formulation d’une demande.

  1. Observation : vous devez dissocier les faits de vos émotions. Votre manière d’interpréter les faits est certainement différente de celle de votre interlocuteur. Prenez donc le temps d’observer ce qui se passe en prenant du recul sur vos sentiments ; 
  2. Sentiments : lorsque vous exprimez vos sentiments, utilisez “je” et ne soyez pas dans le jugement. Vous devez partir du principe que votre interlocuteur n’est pas là pour combler vos besoins (et inversement). Évitez donc de vous victimiser ; 
  3. Besoins : tous nos besoins ne doivent pas nécessairement être satisfait, mais tous doivent au moins être identifiés. Cela vous évitera des frustrations parce que vous n’avez pas comblé un besoin par manque de discernement ou de recul ;
  4. Demande : une fois que vous aurez pris le recul nécessaire et analysé vos émotions et vos besoins, vous pourrez formuler des demandes concrètes et négociables qui correspondent à votre personnalité et à ce dont vous avez besoin. 

Dans ce schéma, l’autre n’entre en compte que pour vous guider vers vos propres besoins. Vous ne réagissez plus en fonction de l’autre, mais en fonction de vos propres désirs. Le fait d’émettre une demande claire et réalisable renvoie une image fiable et authentique à votre interlocuteur. Cela vous rendra bien plus service que d’être gentil !  

Remplacez la gentillesse par l’empathie  

Finalement en étant gentil vous ne rendez service à personne. En effet, vous agissez un peu comme un robot sans vraiment vous poser la question de ce que l’autre est en train de vivre. Être trop gentil, ce n’est pas forcément faire preuve de compassion, au contraire !

Cela peut faire peur d’éprouver de l’empathie pour une personne et de percer à jour ses faiblesses, ses besoins et ses sentiments. Pour simplifier ce processus, suivez ces quatre étapes simples :

  1. Écoutez sans rien faire : laissez l’autre parler, laissez-le vider ses émotions et ce qu’il a sur la conscience ;
  2. Pendant que vous échangez, portez une attention toute particulière sur les besoins et les sentiments de votre interlocuteur. Cherchez à savoir ce qu’il se passe en lui ;   
  3. Lorsqu’il aura fini de parler, n’hésitez pas à reformuler ses sentiments et ses besoins ;
  4. Observez les signes de relâchement et de détente de votre interlocuteur .

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S’accomplir c’est aussi être capable de comprendre l’autre et de donner votre vision des choses en réponse. Ne faites pas forcément ce que l’autre attend de vous, faites les choses avec le cœur et avec votre personnalité. Ce ne sera pas nécessairement la réponse que la personne attendait, mais ce sera la vôtre et vous n’aurez pas à la regretter. 

Affirmez votre personnalité et soyez vous-même

Soyez vous-même et laissez la possibilité aux autres d’en faire de même. C’est le mot d’ordre pour s’épanouir : oser être soi !

Derrière une apparente gentillesse, il y a souvent la peur de ne pas correspondre aux standards sociaux, la fameuse peur du rejet ! Nous avons beaucoup de stéréotypes en tête auxquels nous nous efforçons de correspondre. Être un bon bricoleur, une bonne cuisinière… les clichés ont la vie dure. 

Exprimez véritablement votre personnalité, lâchez la bride et n’ayez pas peur. Vous avez le droit d’occuper pleinement votre place dans votre environnement. Le problème vient souvent d’une mauvaise estime de soi, alors travaillez sur votre confiance en vous. 

Prenons par exemple le cas d’une réunion professionnelle pour la gestion d’un projet durant laquelle vous allez potentiellement prendre la parole. Si vous y avez votre place c’est que votre opinion compte. Vous avez décidé de rester en retrait ? Soit, mais dans le cas contraire, ne soyez pas effrayé d’occuper pleinement votre place et d’affirmer vos opinions. Ce n’est pas pour ça que vous serez considéré comme “pas gentil”. 

Osez dire non 

Être vrai, c’est être capable de dire non lorsqu’une situation ne correspond pas à vos principes et à vos limites. À vouloir être trop conciliant, vous en devenez surtout difficile à cerner. Affirmez vos positions et refusez ce qui ne vous convient pas, c’est une manière de vous ouvrir à l’autre et de lui laisser la possibilité de vous comprendre. 

Acceptez les conflits 

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En quête de l’approbation de l’autre, nous évitons les conflits. Pourtant ces derniers peuvent être une formidable opportunité d’évolution. Nous pensons souvent “Si je dis non, va-t-on encore m’aimer ?”, mais encore une fois n’ayez pas peur des désaccords. Ils nourrissent et font souvent grandir une relation.  

Ce n’est d’ailleurs pas parce que vous n’êtes pas d’accord que vous devez cesser d’être gentil. Dans une situation conflictuelle, vous devez surtout garder votre flegme et essayer de comprendre le point de vue de l’autre. Posez-lui des questions, demandez-lui comment il en est arrivé à ces conclusions : qu’est-ce qui le fait penser que c’est lui qui a raison ? L’écoute est de mise ! 

Tenez compte de vos colères

Ne pas tenir compte de ses frustrations et enterrer les sujets qui nous mettent en colère, c’est s’asseoir sur un champ de mines. Un jour tout explose et vous vous retrouvez avec des dommages collatéraux.

Si quelque chose vous dérange, vous énerve, vous déçoit, vous frustre… c’est qu’elle mérite d’être partagée avec les personnes concernées. En aucun cas vous ne devez balayer votre sentiment comme s’il n’était pas important. Faites-vous confiance et suivez votre instinct. Nous en revenons au conflit salvateur que vous allez bien devoir affronter les jours de colère. 

Attention, dans ces cas-là veillez à adopter une communication non violente : 

  • Au début, exposez simplement les faits sans les teinter de votre jugement personnel. Cela peut être un exercice compliqué lorsque nous sommes timide ou très émotif, mais c’est une gymnastique à mettre en place (pour votre bien) ;
  • Exprimez ensuite les émotions ressenties par rapport aux faits énoncés ; 
  • Puis, formulez votre demande en proposant une solution acceptable et réalisable pour toutes les parties prenantes. 

C’est un exercice qui peut être compliqué, mais que vous réussirez à maîtriser à force de pratique. 

Soyez respectueux  

Le respect de l’autre est indispensable. Au-delà de toute notion de hiérarchie, vous devez tenir compte du fait que l’autre est un être humain doté de sentiments. Il mérite votre considération. Cela passe par la mise au point d’un cadre pour le mettre au courant de vos limites et de vos principes. 

Dire à l’autre ce que vous n’aimez pas c’est aussi lui donner l’opportunité de respecter vos besoins et votre personnalité. 

Stoppez le système de punition-récompense

“Si tu es gentil, le père Noël te couvrira de cadeaux”. Faire appel à la peur et à la culpabilité n’est pas une bonne option. Ce type de mécanisme ne crée pas de sécurité intérieure et n’encourage pas la confiance en soi. Il vaut mieux faire appel à l’enthousiasme et à l’adhésion pour vous motiver.

Soyez gentil avec vous-même

Accordez du temps pour vous et prenez soin de votre “moi” intérieur. Soyez présent pour vous-même pendant au moins 3 min par jour. Que cela passe par la médiation, le journaling ou la pratique d’une activité qui fait appel à votre concentration absolue comme le coloriage ou le tricot. Vous devez dans tous les cas exprimer la gratitude de tous vos besoins comblés. Ceci est une méthode de communication consciente et non violente envers vous-même pour vous permettre de réaliser tout ce que vous accomplissez et tout ce qui vous fait du bien. 

Être vrai et être soi-même plutôt que d’être gentil est surtout une affaire de confiance en soi. Pour être en accord avec vous-même, vous devrez peut-être réaliser une introspection. Le processus peut prendre un certain temps, mais il en vaut la peine. Mené comme il faut, toute cette démarche vous permettra d’atteindre votre objectif. Arrêtez d’être gentil et soyez vous-même !

Votre personnalité mérite votre fierté et votre considération. Vous pourrez retrouver quelques conseils supplémentaires pour être soi-même dans cette vidéo :