Écrire un livre est le rêve de beaucoup d’entre nous. C’est en effet une aventure passionnante mais loin d’être facile et linéaire.
Alors quelles sont, à mon sens, les étapes les plus difficiles à surmonter dans le fait d’écrire un livre et de le publier ? Et surtout comment les surmonter ?
J’ai moi-même été confronté à plusieurs challenges de taille au moment d’écrire mon livre « Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études » aujourd’hui bestseller.
Je partage donc, dans cet article, les deux obstacles majeurs que vous pourriez rencontrer d’après mon expérience. Et comment j’ai moi-même réussi à les dépasser.
Premier obstacle : Intéresser un éditeur et respecter le planning éditorial
La méthode que je vais vous suggérer pour intéresser une maison d’édition à votre projet de livre est bien différente de ce qu’on vous conseille habituellement.
En effet, la plupart du temps, on vous encouragera à envoyer votre livre à un maximum d’éditeurs. On vous recommandera de l’accompagner d’une belle lettre de présentation pour y vanter tous les attributs de votre oeuvre.
En ce qui me concerne, je n’ai pas fait de cette façon. Je n’ai pas eu besoin de convaincre un éditeur. Ce sont des éditeurs, eux-mêmes, qui ont dû me convaincre de travailler avec eux Et c’est ce que je vous invite à rechercher : faire en sorte que les éditeurs viennent à vous, et non pas l’inverse.
Créez-vous une présence sur le web
La façon la plus certaine de faire venir les maisons d’édition à vous est de vous créer une présence sur internet. En ce qui me concerne, c’est grâce à mon site Des livres pour changer de vie, et parce que je m’étais constitué une communauté sur les réseaux sociaux, que des éditeurs m’ont approché pour me proposer d’écrire un livre.
Comment partager du contenu fédérateur sur internet ?
Je vous invite à commencer à vous bâtir une communauté sur le web dès que vous entreprenez d’écrire votre livre. Pour cela, vous pouvez publier du contenu susceptible d’intéresser vos potentiels futurs lecteurs. Mais vous pouvez aussi tout simplement partager des extraits de votre livre.
En effet, en partageant des passages de votre ouvrage, non seulement vous commencez d’ores et déjà à promouvoir votre livre : vous informez le public de sa sortie prochaine, vous le captivez en livrant une partie de l’intrigue, de l’histoire, des idées. Mais en plus, vous fédérez une communauté autour d’un concept : celui d’écrire le contenu de ce livre avec vous.
De cette façon, vous créez une connexion avec les internautes. En vous apportant leurs feedbacks, ces derniers participent concrètement à votre projet d’écriture. Finalement, partager des chapitres de son livre, c’est adopter l’approche lean startup qui consiste à tester son idée sur le terrain avant de passer de nombreux mois à concevoir un produit sans garantie aucune qu’il plaira et se vendra. Cela vous permet de faire connaissance avec votre lectorat (ses goûts, ses envies, ses besoins) et de diriger votre rédaction en vous inspirant de ses conseils. Quand vous le souhaitez, il ne vous restera plus qu’à expliquer à votre communauté que vous allez désormais vous consacrer à écrire le reste du livre que tout le monde sera libre d’acheter une fois celui-ci terminé.
Les bénéfices de votre présence sur le web pour la publication de votre livre
Vous l’avez compris, les points développés ici vous permettent non seulement d’améliorer la qualité de votre livre. Celui-ci correspondra plus aux attentes des lecteurs. Mais ils sont aussi des arguments de taille à faire valoir auprès d’un éditeur. Éditeur qui sera d’autant plus séduit par le trafic que vous arrivez à générer sur votre plateforme, les nombreux followers qui vous suivent, leur passion et leur engagement (likes, commentaires).
Pour les éditeurs, tout cela est un signe de crédibilité et surtout une garantie de faire des ventes à la clé.
Si malgré cela, aucun éditeur ne vous approche de lui-même, ces arguments de choix augmentent considérablement vos chances de recevoir une réponse positive de la part de ceux que vous démarcherez. Même chose si vous choisissez de vous lancer dans l’autoédition : vous êtes beaucoup plus assuré de faire des ventes si vous avez d’ores et déjà développé une présence sur le web. Vous pouvez compter sur votre communauté.
Choisissez votre éditeur intelligemment et tenez-le informé régulièrement de l’avancée de votre travail
Quand les maisons d’édition m’ont approché pour me proposer de publier mon livre, j’ai dû faire un choix entre plusieurs. Finalement, j’ai choisi les Éditions Leduc parce que c’était une maison d’édition qui n’était ni trop grande ni trop petite. Quand vous travaillez avec une grande maison d’édition, vous pouvez avoir le sentiment de n’être qu’un numéro sans percevoir d’intérêt accordé à votre travail. Quand elle est trop petite, une maison d’édition n’a aucune force de frappe. Sans grand réseau de distribution, elle ne présente alors aucun intérêt pour vous.
C’est pourquoi, je recommande d’opter pour un éditeur qui soit juste dans le milieu, comme je l’ai fait.
Par ailleurs, quand j’ai signé mon contrat avec mon éditeur en décembre 2012, il était stipulé que je devais rendre le manuscrit en mai 2013. Or, j’ai envoyé mon manuscrit finalisé en juin 2016. Autrement dit, plus de trois ans après la deadline convenue au départ ! Pourtant, mon éditeur ne m’en a pas tenu rigueur. Pourquoi ? Parce que je lui faisais parvenir régulièrement une copie de mon manuscrit en cours d’écriture. Il a donc compris que mon projet allait être beaucoup plus ambitieux que prévu, et il a patienté.
C’est en fait très difficile pour tous les auteurs de tenir leurs engagements en matière de planning éditorial. Il y a donc des chances pour que, vous aussi, vous soyez en retard dans le rendu définitif de votre ouvrage. Je vous suggère alors de procéder de la même façon que moi : envoyez continuellement des nouvelles de votre travail à votre éditeur avec une copie de votre manuscrit en l’état.
Et parallèlement, évitez de procrastiner, fixez-vous des objectifs pour écrire régulièrement et avec efficacité.
Deuxième obstacle : écrire régulièrement sans procrastiner
Démarrer, progresser, terminer son livre…
La toute première difficulté quand on veut écrire un livre est de démarrer ! De se lancer.
Selon les sondages, il y aurait jusqu’à un français sur deux qui rêverait d’écrire un livre, autrement dit plusieurs millions de personnes ! Pourtant, combien, parmi elles, vont réaliser leur projet ? Une infime minorité semblerait-il.
En ce qui me concerne, je n’ai pas vraiment été confronté à ce problème. Toutefois, j’ai dû faire face à un autre challenge similaire : celui d’arriver à terminer mon livre. Plus précisément, celui de respecter mes objectifs en termes de quantité de mots à écrire par jour.
En effet, quand j’ai commencé à écrire mon livre, je me suis promis d’écrire 1000 mots par jour. Mon livre est assez dense, il contient 520 pages, soit 220 000 mots environ. Or, j’ai passé 3 ans et demi à écrire ces 220 000 mots. Faites le calcul ! Autant vous dire que je n’ai pas du tout respecté mon objectif de départ…
En somme, ma propre procrastination a été l’un des obstacles les plus importants dans mon parcours d’écriture.
Vous aussi, vous allez très probablement faire face à cet écueil. Vous projetterez d’écrire un certain de nombre de mots par jour et risquerez vous aussi de ne pas y arriver…
Si cela vous arrive, laissez-moi donc vous raconter mon retour d’expérience pour vous aider, et plus particulièrement les deux moments où j’ai été le plus productif dans le processus d’écriture de mon livre.
Deux mois de repos dans un cadre paradisiaque
En fait, la période pendant laquelle j’ai été le plus efficace pour écrire mon livre correspond étonnamment aux deux mois qui furent aussi les plus reposants pour moi pendant toute la durée d’écriture de mon livre.
Je séjournais à ce moment-là dans le petit village d’El Nido, sur l’île de Palawan aux Philippines. J’avais mis en place un rituel quotidien dès le réveil (parfois tardif car je ne m’étais fixé aucune contrainte horaire pour me lever). Ce rituel consistait à prendre mon petit déjeuner dans un restaurant juste en face de la mer. Puis à écrire 1000 mots par jour. La règle était que je m’interdisais toute autre activité tant que mes 1000 mots n’avaient pas été écrits. Généralement, ce travail me demandait entre 1h30-2h. Je pouvais donc profiter librement de tout le reste de la journée. Je passais beaucoup d’après-midis à la plage. La plupart du temps, je lisais des livres qui allaient justement enrichir mes connaissances et inspirer le contenu de mon livre.
En somme, la mise en place de ce rituel m’a rendu extrêmement productif pour écrire mon livre. Concrètement, j’ai réussi à écrire 1000 mots/ jour pendant 30 jours. Ainsi, pendant 1 mois, j’ai écrit environ 12 % de mon manuscrit. Alors qu’il m’a fallu 41 mois pour écrire les 88 % restants.
Finalement, la méthode que j’ai appliquée et qui a fonctionné durant cette période peut être résumée par une idée énoncée par Tim Ferriss dans son livre « La semaine de 4 heures« . Il explique, en effet, que le moyen le plus productif de réaliser son travail est d’avoir tellement de choses intéressantes à faire en dehors de son travail qu’on en devient particulièrement efficace. Et ce, juste parce qu’on a vraiment envie de le terminer pour profiter des autres moments bien plus agréables.
Un coach presque malgré moi
Quelque temps après mon retour des Philippines, j’ai rencontré Romain Bastide, startupper et aujourd’hui coach. Pour me motiver, Romain me lança le défi suivant : il me proposa de noter, tous les jours, dans un tableau sur Google doc, le nombre de mots que j’arrivais à écrire (l’objectif était de 500 mots par jour). Et tous les jours, Romain devait consulter le tableau pour constater le respect de mes objectifs. Quand je commençais à flancher, il m’appelait pour me rappeler à mes engagements.
Cette technique m’a boosté. Et même si je n’ai pas totalement tenu l’objectif de départ, j’ai beaucoup progressé dans l’écriture de mon livre pendant cette période-là.
Sachez en effet que quel que soit votre niveau de succès et de productivité, vous avez toujours besoin de quelqu’un qui vous donne à un moment ou à un autre « un bon coup de pied aux fesses ». C’est une règle universelle ! Tous les champions qui accomplissent des exploits sportifs ont tous des coachs qui les motivent énergiquement pour atteindre leurs résultats.
Écrire un livre n’est pas un sprint, c’est un marathon
Stephen King a publié des dizaines de bestsellers qui se sont vendus chacun à des dizaines de millions d’exemplaires. Parmi eux, il a notamment écrit un livre très intéressant sur l’art d’écrire qui s’intitule « Écriture : mémoires d’un métier« . Dans cet ouvrage, Stephen King dit : « au bout d’un moment, je peux vous donner tous les conseils du monde, il n’y a rien qui se substitue au fait d’écrire un mot après l’autre, écrire un mot après l’autre« .
Il a évidemment complètement raison ! N’oubliez pas que même un voyage de 1000 km n’est qu’une succession de petits pas. Cela peut paraître colossal, mais si vous commencez à marcher, à force d’aligner petit pas après petit pas, vous parviendrez à faire ces 1000 km.
En somme, écrire un livre, ce n’est pas un sprint, c’est un marathon. Tout dépendra de la taille de votre livre, mais le mien, « Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études » est très volumineux. Il représentait, à mes yeux, un voyage de 10 000 kilomètres ! Et peut-être que si j’avais prévu dès le départ de faire quelque chose d’aussi gigantesque, cela m’aurait découragé. Mais comme tous les petits pas d’un très long voyage, les 220 000 mots de mon livre, je les ai écrits les uns après les autres. Et 220 000 fois, j’ai tapé la barrière d’espace sur mon clavier pour écrire un nouveau mot (et même probablement bien plus si l’on considère tout ce que j’ai dû enlever et modifier…).
Si vous aussi, vous avez des conseils pour réussir à terminer un livre malgré les obstacles ou une expérience à partager pour aider d’autres personnes dans leur projet d’écriture, n’hésitez pas à en faire part dans les commentaires.
Et si vous souhaitez apprendre d’autres hacks pour lutter contre votre procrastination et mieux atteindre vos objectifs, qu’il s’agisse d’écrire un livre ou d’un tout autre projet, apprenez cette technique efficace pour améliorer votre autodiscipline.