Il faut que je confesse quelque chose. J’ai connu, pendant longtemps, la peur de parler en public. D’ailleurs, j’ai toujours cette peur quelque part au fond de moi. À la base, je suis un grand timide. Lorsque j’étais adolescent, J’osais à peine parler aux filles. Je n’avais pas beaucoup d’amis parce que j’étais le prototype du geek introverti.

Je vous raconte comment j’ai réussi à surmonter le trac de monter sur scène et de prendre la parole devant un public.

Rien ne nous prépare à parler devant des dizaines, des centaines ou des milliers de personnes

Tout au long de ma vie, j’ai dû travailler sur moi pour dépasser cette timidité. J’ai fait du théâtre d’improvisation, je suis allé parler à des étrangers dans la rue, à des étrangères aussi. Cela m’a beaucoup aidé.

Mais en fait, je ne pense pas qu’il y ait grand-chose qui vous prépare au fait de parler devant des dizaines ou des centaines de personnes. C’est quelque chose qui est assez terrifiant. Au début, vous vous dites : « OK, comment vais-je faire ? ».

En tant qu’infopreneur, votre métier, c’est d’offrir du bon contenu aux gens pour les aider concrètement. L’un des prolongements naturels à ce contenu est de proposer des événements où vous allez vous mettre en scène.

En effet, il n’y a pas de raison à partager tous vos conseils dans des articles, dans des podcasts, dans des vidéos, si vous ne pouvez pas également les partager en live.

Si c’est ce que vous voulez faire, si vous savez qu’intervenir physiquement est une progression logique de votre activité, alors vous devrez vous jeter à l’eau.

Et cela vous apportera des sensations fortes. Pourquoi ? Eh bien, si vous vous plantez dans une vidéo, ce n’est pas très grave. Vous refaites la scène, ça sera coupé au montage, bref il n’y a personne qui s’en rendra compte.

Mais en réel, si vous vous « plantez » devant 50, 100 ou même 1000 personnes, l’ensemble de celle-ci verra que vous vous êtes « planté » ! Autrement dit, cela crée une pression qui est non négligeable

Prendre le micro pour parler en public avec assurance

Ma première fois sur scène

Je me rappelle la première fois que j’ai parlé sur scène dans le cadre de mon métier d’infopreneur. C’était à l’événement de Sébastien, Le Marketeur Français, en 2011. Je ne sais plus exactement combien de personnes il y avait, peut-être 150 ou 200. J’avais vraiment, vraiment peur de passer à côté de ma prestation.

Pour éviter tout drame, j’avais prévu une présentation PowerPoint avec des bullets points en mode texte. Je m’étais dit que j’allais dire tous les points au furent et à mesure.

Heureusement, j’avais mis la présentation PowerPoint en mode « présentateur », c’est-à-dire que je voyais les puces avant qu’elles apparaissent à l’écran. Et cela, c’est bien mieux, car sinon les gens lisent le texte avant que vous ayez eu le temps de le dire !

Au final, ma présentation était plutôt rigide, pas très animée. En fait, je regarde surtout mon écran et pas vraiment le public. Pourquoi ? Parce que j’avais besoin de rails, j’avais besoin d’un guide parce que j’avais trop peur de rater.

La respiration profonde pour oser prendre la parole en public

Je me rappellerai toujours cette première fois, car j’étais ultrastressé. Heureusement pour moi, je connaissais déjà une technique pour me relaxer : la respiration profonde.

Comme je l’ai dit, il n’y a pas de moyen ultime pour se préparer complètement à la prise de parole en public, mais vous pouvez néanmoins acquérir certaines bases. Personnellement, en plus du théâtre d’improvisation et de certains trucs comme le PowerPoint en mode « présentation », j’ai fait du chant pendant deux ans.

Et c’est d’ailleurs là où j’ai appris la technique de la respiration profonde.

Qu’on me comprenne bien, donc : Je ne suis pas un bon chanteur, je n’ai pas de talent particulier — je n’ai fait cela que pour le plaisir. Mais l’une des choses que les professeurs t’apprennent, c’est à respirer profondément pour mieux moduler ta voix. Or, cela a aussi un deuxième effet, à savoir la relaxation.

En outre, dans cette école de chant, il y avait des concerts qui étaient donnés régulièrement. J’avais donc eu l’occasion de chanter devant 200 personnes à peu près, ce qui est déjà une initiation à la scène, quelque part.

Donc, lors de ma première présentation, j’ai pris des respirations profondes, plusieurs, et ça m’a vraiment calmé. Une fois que j’étais devant le public, j’ai suivi mon PowerPoint. Alors oui, c’était plutôt soporifique. Mais le plus important, c’est que c’était une première étape, un pied à l’étrier.

Comment ai-je fait ensuite pour améliorer mes compétences de présentateur ?

Comment s’améliorer ? Eh bien en suivant le proverbe, « C’est en forgeant qu’on devient forgeron » !

Autrement dit, c’est en présentant, que vous deviendrez « présenteron » ;).

Donc, j’ai continué à faire des interventions, des conférences au fur et à mesure que l’on m’invitait, sans jamais dire non. Et je suis toujours vivant ! Finalement, j’ai vu que j’étais capable de dépasser cette peur.

C’est ce qui m’a permis de trouver cette phrase que j’aime et que je répète beaucoup à mes élèves :

« Si tu as peur, aie peur et fais-le quand même. »

Ce n’est pas grave d’avoir peur. Ce n’est pas parce que vous ressentez de la peur que celle-ci doit vous arrêter. C’est simplement un signal parmi d’autres.

C’est comme quand vous avez faim et que vous faites un jeûne, vous ressentez la faim — logiquement. Mais ce n’est pas parce que vous le ressentez, que vous allez manger. Vous ressentez la faim, et vous vous dites. « OK, j’ai faim, mais je fais un jeûne, donc ce n’est pas grave ».

Avec la peur, c’est pareil. Vous vous dites : « J’ai peur, mais ce n’est pas grave parce que de toute façon, je vais parler, je vais présenter (ou je vais faire l’action qui me procure de la peur, si c’est autre chose que parler en public) ».

Petit à petit, vous avez moins peur, car :

  1. Elle devient moins intense ;
  2. Vous apprenez à mieux la gérer.

Très vite, vous vous retrouvez avec plus d’aisance. Non pas que vous n’ayez plus peur du tout, parce que vous aurez toujours un peu le trac avant de monter sur scène, mais cela devient négligeable par rapport à ce que c’était au début.

Prendre confiance pour réaliser des présentations de qualité.

La scène : le lieu le plus sûr d’une salle de conférence ?

Et pour tout vous dire, aujourd’hui, j’en suis au point où je pense que l’endroit le plus sûr d’une salle de conférence, c’est sur la scène. Et là, vous allez me dire : « What ? ».

Mais oui, pensez-y.

Je ne sais pas si vous avez déjà remarqué que, lorsque la salle de conférence n’est pas encore remplie, les premières rangées sont souvent plus vides que la troisième ou la quatrième.

À votre avis, pourquoi ? Parce que les gens ont peur de se mettre devant. Ils n’ont pas envie d’être choisis, d’être sélectionnés ou d’interagir avec le présentateur. Cela leur fait peur.

Quand vous êtes le présentateur, quand vous êtes sur scène, vous êtes à l’endroit le plus sûr de la salle, parce que le public — et ça vous allez l’apprendre au fur et à mesure — veut que vous gagniez. Il veut vous voir réussir et il va vous y aider.

Vous pouvez demander des choses au public qu’il ne ferait jamais dans la vraie vie. Vous pouvez demander aux personnes de se lever, de masser leur voisin de siège, etc. Bref, vous pouvez leur demander de faire des exercices avec vous. Alors que si vous les croisiez dans la rue, ils vous prendraient pour un fou si vous leur demandiez ça.

Donc, sur l’estrade, vous êtes véritablement le chef d’orchestre ! Vous êtes à l’endroit le plus sûr parce que, justement, les gens n’ont pas envie d’interagir avec vous, alors que vous, vous êtes libre d’interagir avec toutes les autres personnes.

Bien sûr, cela m’a pris du temps pour devenir interactif, en faisant des blagues notamment. Je ne prétends pas être le meilleur présentateur du monde, mais je pense que j’ai acquis mon petit niveau de compétence. Et je l’ai acquis petit à petit, pas à pas.

La glossophobie ou la peur de parler en public

J’ai vu quelque part qu’avoir peur de parler sur scène est l’une des peurs les plus répondues. Et elle a un nom : « glossophobie ». Il y a des individus qui sont complètement paralysés à l’idée de prendre la parole devant une audience.

Cela peut prendre la forme d’une phobie sociale lorsqu’elle affecte de façon significative la qualité de vie et le quotidien d’une personne.

Bien sûr, je ne nie pas ces difficultés. Mais en général, la peur que nous ressentons ne va pas jusque là. Dans ce cas, mon conseil principal reste le même : « Aie peur et fais-le quand même« .

Votre première présentation ne sera probablement pas très bonne. La mienne n’était vraiment pas terrible ! Mais ce n’est pas grave.

Vous aurez mis un pied à l’étrier, et au fur et à mesure, vous vous améliorerez et vous diminuerez le niveau de trac. Au bout d’un moment, vous allez même y prendre plaisir et je suis sûr que vous apporterez beaucoup de valeur au monde avec vos présentations.

Surmonter le trac pour partager ses valeurs

Plus récemment, j’ai fait une présentation à l’École 42. Il y avait peut-être 200 personnes dans la salle. La vidéo de cette présentation a été vue plus d’un million de fois sur ma chaîne YouTube ! Elle traite des 10 raisons et demie pour lesquelles vous devriez choisir la voie de l’entrepreneuriat plutôt que celle du salariat.

J’aime me dire qu’il y a au moins quelques dizaines, peut-être même quelques centaines ou milliers deux personnes qui ont créé leur business en ligne (ou en physique) après avoir vu cette vidéo ça me fait vraiment très plaisir. Donc, encore une fois, n’ayez pas peur de transmettre vos valeurs, allez-y le couteau entre les dents !