Dans cet article, je voudrais partager avec vous mon expérience sur le fait de se faire publier en anglais. Vous ne le savez peut-être pas encore, mais mon livre Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études a été traduit. Oui ! La traduction du livre s’intitule The Way of the Intelligent Rebel. Le titre n’a rien à voir, mais c’est normal… Je vous explique comment j’ai réussi à lancer un livre en anglais dans la suite. C’est par là ⏬.
Pourquoi j’ai décidé de publier mon livre en anglais
Je n’ai pas une grande audience dans le monde anglophone, c’est le moins que l’on puisse dire. Alors pourquoi me suis-je retrouvé à publier un livre en anglais ? Eh bien j’ai la chance de participer à un mastermind américain depuis plus de 10 ans. Or, dans ce mastermind, il y a Reid Tracy, PDG de Hay House Inc, une grande maison d’édition américaine.
Quand il a entendu parler du succès de mon livre en français, il m’a proposé tout naturellement de le publier en anglais, ce que j’ai accepté avec joie.
Raison 1 : aider plus de Rebelles Intelligents
Tout d’abord, parce que l’anglais est la langue internationale par excellence, la lingua franca qui vous permet de voyager dans le monde entier et de toucher le plus large public aujourd’hui. Donc je savais qu’en publiant en anglais, potentiellement, je pouvais aider davantage de Rebelles Intelligents.
Raison 2 : vendre mes produits à une audience internationale
Ensuite, d’un point de vue « business », cela me permet bien sûr de toucher un nouveau public et, peut-être, d’avoir une assise dans le monde anglophone pour y vendre mes produits. Il n’est pas impossible que je décide de traduire certains d’entre eux, ou d’en créer de nouveaux pour développer mon activité.
Raison 3 : faire connaître le livre à mes amis non francophones
Troisième raison, plus personnelle : cela fait plus de dix ans que je voyage 6 mois par an. J’ai quitté la France en 2015 pour habiter d’abord à Londres, pendant 3 ans, puis pour m’installer à Dubaï où je suis encore actuellement. Donc j’ai beaucoup d’amis qui ne parlent pas français et je trouvais dommage — et même frustrant — qu’ils ne puissent pas découvrir Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études.
Raison 4 : la classe, tout simplement !
Enfin, je l’admets : je trouve qu’être publié en anglais, c’est la classe ! Il n’y a pas beaucoup d’auteurs français et même francophones qui sont publiés en anglais et en particulier lorsqu’il s’agit de livres pratiques comme celui-ci.
Il faut savoir que le livre est publié dans tous les pays anglophones ou qui parlent couramment anglais, c’est-à-dire :
- États-Unis ;
- Canada ;
- Grande-Bretagne ;
- Australie ;
- Nouvelle-Zélande ;
- Mais aussi en Inde et… ;
- À Dubaï !
Donc, c’est assez valorisant et c’est un beau défi. Mais il y a quand même un gros, voire un très gros challenge, c’est que mon audience dans ces pays anglophones est… ridicule, voire inexistante jusqu’à présent.
Alors, comment promouvoir un livre dans le monde anglophone quand vous partez de zéro (ou presque) ?
Mes stratégies de promotion du livre en anglais
D’abord, une question : comment gérer le coût d’opportunité ?
Je partais rassuré par un point au moins : le livre propose du bon contenu. Il continue à se vendre en France et dans les pays francophones, donc j’estime qu’il satisfait mes lecteurs et que ceux-ci l’ont recommandé à d’autres lecteurs potentiels.
Donc, à moins que le travail d’adaptation du livre vers l’anglais soit mal réalisé, je savais qu’il y allait avoir du bouche-à-oreille. Toutefois, le jeu, normalement, est de faire en sorte que ce bouche-à-oreille commence à partir du plus grand nombre.
Vous aurez plus de succès, même à contenu de qualité égale, si le bouche-à-oreille démarre à partir de 10 000 personnes plutôt que de 10 ! Donc mon défi était d’agrandir le nombre de départ, alors que mon audience est très faible.
Le contrat a été signé avec Hay House en 2018 et le livre est sorti en juillet 2021. Donc, le temps passé entre la signature et la sortie m’a permis de créer une stratégie de diffusion.
En l’occurrence, j’en ai profité pour bâtir ma plateforme dans le monde anglo-saxon et donc étendre ma présence sur le web anglophone. Pourquoi ? Car avoir sa propre plateforme permet de générer une partie non négligeable des ventes.
Il y a toutefois une contrainte : c’est l’énorme cout d’opportunité. Lorsque vous vous mettez à fond pour vous lancer dans la traduction et l’adaptation d’un ouvrage dans une autre langue, c’est du temps et de l’énergie que vous ne consacrerez pas à votre langue natale.
Or, celle-ci vous procure un effet de levier plus important. En France, je suis déjà connu. En l’état, je sais qu’un article ou une vidéo que je publie en français sera lu ou vu par quelques milliers de personnes au moins. Donc les résultats ne se font pas attendre avec ce type de contenu.
Par comparaison, si au bout d’une semaine, j’ai 1 000 personnes qui regardent le contenu que je publie en anglais, je suis extrêmement content. Donc, forcément, dans une autre langue, l’effet de levier est moins bon.
Donc la question est : comment faire pour bâtir ma plateforme en anglais sans que cela me prenne trop de temps et d’énergie ? En d’autres termes, comment diminuer le coût d’opportunité sur mon business en français ?
Eh bien, il n’y a pas de secret : au bout d’un moment, il faut savoir déléguer tout en gardant le contrôle. Déléguer ou automatiser, d’ailleurs.
Première étape : créer une chaîne YouTube en anglais
J’ai commencé par créer ma chaîne YouTube en anglais et j’y ai déposé tout le contenu que j’avais déjà dans cette langue. Cela fait des années que j’interviewe des anglophones sur ma chaîne en français en mettant des sous-titres. Il me suffisait donc de récupérer ces vidéos-là et de les publier — sans sous-titre — sur la chaîne en anglais !
Cela m’a fait gagner un temps précieux en me procurant un contenu en anglais directement sans avoir à faire d’effort.
La deuxième partie du boulot a consisté à demander à mon équipe de prendre les meilleures vidéos de la chaîne en français et d’y mettre, tout simplement, des sous-titres en anglais. Mais cela, soyons clairs : les vidéos sous-titrées, ce n’est pas trop leur tasse de thé !
Par moment, j’étais motivé par la création de contenu original en anglais, voire à faire des doublons de vidéos en les retournant en anglais, mais je ne m’y suis jamais lancé. Pourquoi ? Parce que cela me paraissait trop lointain et trop hypothétique.
Avec tout ça, la chaîne a réussi à vivre un petit peu, puisqu’elle a atteint 2 500 abonnés. C’est moins de 1 % de la chaîne francophone. Elle a fait 32 000 vues alors que la chaîne française en est à plus de 27 000 000 ! Mais c’est déjà quelque chose. Elle est là et il y a tout de même des gens qui la suivent. Donc c’est toujours ça de pris !
Deuxième étape : traduire mes blogs
En plus de la partie vidéo, ce qui me paraissait le plus évident consistait à faire traduire mes blogs en anglais. J’ai donc demandé à ma collaboratrice principale de gérer tout ça et de commencer avec Des livres pour changer de vie, mon blog qui a le plus de succès.
En fait, il existait déjà une version qui s’intitulait (et s’intitule toujours !) Books that can change your life, mais le blog était resté en friche. Pendant 8 ans, rien ne s’y était plus passé, car je l’avais abandonné au profit du développement du blog en français, qui marchait trois fois mieux.
J’en profite pour rappeler un conseil que je donne toujours à mes élèves et aux rebelles intelligents qui composent mon audience : ce n’est pas parce que vous arrêtez de faire quelque chose sur le web que vous ne pouvez pas y revenir après. C’est une grave erreur que de supprimer un site, un blog ou une chaîne. Vous ne savez jamais si un jour vous n’allez pas y revenir.
Aujourd’hui, le site anglais a repris des couleurs et dispose d’une petite équipe avec une traductrice et une relectrice. Aujourd’hui, le site contient plus de 100 articles et mon équipe s’occupe régulièrement de traduire le contenu qui est sur le site français.
En termes de trafic, c’est bien sûr moins que ce qui existe sur Des livres pour changer de vie. Nous sommes à 5 ou 6 000 visites par mois, là où il y en a régulièrement plus de 100 000. Mais encore une fois, c’est un bon début. Il y a des formulaires d’opt in qui me permettent de bâtir ma liste en anglais (elle aussi plutôt minime puisqu’elle ne contient que 1 000 personnes environ).
Troisième étape : faire appel aux amis
Mais vous avez compris, je l’espère, que tout cela ne suffit pas à faire augmenter ce fameux bouche-à-oreille ! Alors, comment procéder ?
Eh bien heureusement, l’un de mes atouts est que je vais aux États-Unis au minimum trois fois par an depuis 2010 et que je voyage régulièrement dans d’autres pays anglophones. Et j’ai aussi vécu trois ans à Londres. Donc, j’ai beaucoup d’amis anglophones ! Je leur ai tout simplement envoyé un exemplaire en leur demandant : « Si le livre te plaît et que tu veux en parler lors de sa sortie, cela me ferait très plaisir ».
Et j’ai été renversé par le nombre de personnes qui se sont engagées à parler du livre et l’ont fait. C’est un atout énorme. Il y a eu par exemple :
- Stu McLaren, fondateur de Tribe, l’un des co-créateurs du plug-in WordPress Wishlist Member, pour créer des formations sur des sites WordPress ;
- Rachel Miller ;
- Ryan Levesque ;
- Etc.
Il y a eu aussi des collègues francophones qui se sont lancé avant moi dans le monde anglophone qui m’ont donné un coup de pouce pour parler du livre, tels que Alexandre Cormont, le love coach numéro 1 en francophonie.
Cerise sur le gâteau : j’ai eu la chance de rencontrer Robert Greene, un auteur américain très célèbre outre-Atlantique, qui a notamment écrit Les 48 lois du pouvoir, L’art de la séduction, Mastery et Les lois de la nature humaine, entre autres !
Je l’ai interviewé et le courant est très bien passé. Honnêtement, j’aurais pu lui parler et l’écouter pendant une journée entière et même plus. Nous avons continué à échanger par Whatsapp après l’entretien et je lui ai envoyé un exemplaire du livre en lui faisant la même demande qu’aux autres.
Et donc, surprise ! Des amis m’ont prévenu qu’il avait posté une photo de lui sur Instagram avec le livre et un commentaire disant qu’il en recommandait fortement la lecture. Ce post a eu 10 000 likes en quelques jours et cela a eu un effet très important sur les ventes. Donc merci beaucoup à Robert pour son soutien !
Quatrième étape : continuer et avoir des attentes réalistes
Je sais que je vais être interviewé dans d’autres podcasts, il y a des choses qui se mettent en place, donc ça continue ! En outre, je vais continuer à publier du contenu en anglais sur mes blogs et sur ma chaîne YouTube en anglais pour continuer à promouvoir le livre et construire ma plateforme.
Mais malgré cela, j’ai bien conscience que le succès de ce livre se fera petit pas par petit pas. Il n’est pas question ici de faire un énorme lancement qui génère des dizaines de milliers de ventes en quelques semaines et qui crée un bouche-à-oreille suffisant pour atteindre les 100 000 exemplaires.
Non. Là, on parle d’un travail beaucoup plus lent et profond, qui vise à bâtir une audience en anglais. Je sais très bien que chaque effort que je place dans le développement de mon écosystème anglophone a moins de résultats que ceux que je fournis dans le cadre de mon écosystème francophone.
Mais cela ne m’arrête pas. Cela peut être frustrant parfois, mais c’est pour moi l’occasion de réaliser une nouvelle aventure, de découvrir un nouveau monde (celui de l’édition aux États-Unis, notamment), de me remettre en cause et de repartir de zéro et cela c’est vraiment extraordinaire !
Sur le long terme, je suis optimiste. Je pense que The Way of the Intelligent Rebel pourra devenir un best-seller dans le monde anglophone.
Mes résultats un mois après la publication de mon livre en anglais
Après un mois de publication, le livre a été vendu à 1 314 exemplaires. Ce n’est pas mal du tout, étant donné la taille absolument minuscule de mon audience dans le monde anglophone. Par ailleurs, il faut savoir que ce chiffre n’inclut pas les ventes du livre audio qui, en français, représente tout de même 25 % des ventes. Donc, si on a la même proportion, il faudrait ajouter environ 350 livres audio pour arriver au compte juste.
Comparativement au lancement de Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études, c’est évidemment plus faible, mais c’est encourageant. Après un mois, le livre en français s’était écoulé à 5 000 exemplaires et 13 700 exemplaires avaient été commandés par les librairies. Donc on est sur 1/5 environ.
Mais sachant que mon audience en anglais ne représente que 1 % de l’audience française. Donc atteindre ce chiffre est très, très raisonnable !
Vous voulez m’aider ? Si vous l’aimez, recommandez l’ouvrage en anglais à des amis qui ne parlent pas français ou prenez et envoyez-moi une photo du livre dans les bibliothèques des villes que vous visitez ou où vous vivez ;).
Se faire publier en anglais : vous y pensez ?
Et si vous aussi vous pensez à vous faire publier en anglais, pensez à suivre les différentes étapes que je vous ai indiquées dans cet article afin de le promouvoir. Soyez aussi conscient que le succès se fera peut-être un peu plus attendre, étant donné que votre audience sera sans doute plus réduite.
Vous n’avez pas encore écrit en français, mais c’est votre objectif ? Je vous explique également comment réussir à écrire un livre malgré les obstacles.