Vous avez vu une foule de vidéos d’influenceurs ou d’infopreneurs à l’étranger et l’exotisme vous appelle. Vous aussi, vous êtes intéressé ; mieux, vous voulez à votre tour lancer un business à l’étranger. Alors sans plus attendre, je vais partager avec vous les 6 erreurs classiques des gens qui lancent leur business à l’étranger… sans bien y penser !
1) S’expatrier seulement pour bénéficier d’une fiscalité avantageuse
Surtout, n’allez jamais dans un pays uniquement pour payer moins d’impôts. C’est une aberration. La vie est courte, et quand vous serez vieux, vous vous rappellerez davantage de vos lettres d’amour que de vos relevés bancaires !
Il est vrai que les Francophones paient beaucoup d’impôts : la France, la Belgique et le Canada (Québec) sont parmi les pays les plus imposés – en revanche, pour les Suisses, vous êtes plutôt bien placés… Mais voyez cela comme une aubaine : en fait, cela vous permet de choisir un grand nombre de pays dans lesquels vous payerez, de facto, moins d’impôts que dans votre pays d’origine !
Vous pouvez donc choisir de payer moins d’impôts tout en aimant le pays dans lequel vous allez aller. Autrement dit, essayez de trouver la combinaison parfaite entre un pays qui vous plaise au niveau de la qualité de vie – mais aussi des paysages, des activités que vous pouvez y faire, de l’atmosphère générale – et qui vous permettent d’avoir des avantages pour votre entreprise.
⏩ Pour ma part, j’ai trouvé mon bonheur à Dubaï, avec ses avantages… et ses inconvénients.
2) Croire que vous allez pouvoir créer une boîte à l’étranger en restant dans votre pays
Alors oui, c’est tout à fait légal de le faire. Par exemple, vous pouvez vivre en France et créer une entreprise en Angleterre ou en Estonie. Toutefois, un problème se pose : si vous gérez cette entreprise depuis la France, elle va être considérée comme une entreprise de droit fiscal français. C’est ce qu’on appelle les règles CFC (Controlled Foreign Corporation).
C’est-à-dire ? Cela signifie qu’une entreprise est réputée domiciliée fiscalement là où la majorité de la valeur est créée. Typiquement, c’est là où va se trouver le management. Donc si vous gérez votre entreprise depuis la France, quel que soit son emplacement géographique, elle va être considérée comme une entreprise de droit fiscal français.
Si vous créez une entreprise en Angleterre, en Estonie ou à Dubaï et que vous vivez en France, vous devrez la déclarer. Si vous ne le faites pas, c’est de la fraude fiscale et vous courrez donc un énorme risque si vous vous faites contrôler. Donc, ce n’est vraiment pas recommandé.
Après, il est tout à fait légal de créer une entreprise en Angleterre et de la déclarer au Fisc. Cela ne pose aucun problème. Si c’est un pub à Londres, par exemple, alors vous avez une vraie raison de le faire.
Si c’est une entreprise qui vend des formations en ligne, vous pouvez aussi le faire. Mais je n’ai jamais vu de personnes le faire. Et l’intérêt n’est pas immense, puisque vous allez devoir payer des impôts en France et que cela va créer de la friction avec les comptables et ce genre de prestataire. Dans tous les cas, il sera utile de consulter un avocat fiscaliste si vous souhaitez faire ça.
Mais on ne va pas se mentir : dans 99,99 % des cas, sauf si vous vous associez avec quelqu’un sur place ou que vous faites vraiment une opération dans ce pays-là, vous lancerez votre business là où vous vivez, tout simplement.
3) Foncer tête baissée sans rien avoir testé avant de lancer son business
L’erreur, c’est de dire : « OK, c’est bon, je quitte tout pour aller vivre 3 ans en Mongolie et puis ça va être génial. » Et puis, au bout de 3 mois, vous vous rendez compte que la Mongolie, ce n’est pas du tout un pays fait pour vous.
C’est à nuancer bien sûr. Parfois, c’est intéressant d’avoir cette approche « couteau entre les dents ». Par exemple, mon ami Franck Rocca a décidé d’aller vivre à Dubaï sans jamais y être allé. Mais voilà : Franck, c’est un baroudeur, c’est quelqu’un qui a déjà cette démarche globale d’aventure dans sa vie de tous les jours.
Lui, il s’est dit : « Dans le pire des cas, je partirai ailleurs si cela ne me plaît pas et puis ce n’est pas grave ». En plus, il y avait sa femme, Stéphanie, qui connaissait déjà Dubaï et qui était amoureuse de cette ville. Ça lui simplifiait les choses.
Donc, c’est possible d’avoir cette approche, mais je vous recommande quand même de tester un peu sur le terrain. En allant explorer un peu différents pays que vous envisagez pour vraiment choisir celui qui vous plaît.
Par exemple, quand j’ai décidé de m’expatrier en 2015, j’ai hésité entre trois villes :
- Barcelone ;
- Amsterdam ;
- Londres.
Au final, je me suis dit : « OK, de ces trois villes, c’est Londres que je connais le moins, donc je vais passer 15 jours, me balader dans les différents quartiers, voir s’il y a un quartier qui me plaît, puis je prendrai ma décision. »
Et c’est ce que j’ai fait ! En mars 2015, j’ai passé 15 jours à Londres, je suis tombé sur un quartier que j’ai beaucoup aimé, Islington. C’est un quartier qui a vraiment des airs de petits villages, mais qui est vraiment en plein cœur de la ville. Ça m’a décidé à partir ! J’y ai vécu 3 ans et c’était vraiment une super histoire.
4) S’expatrier trop tôt dans votre parcours
Je vous recommande de lancer un business à l’étranger quand votre entreprise commence déjà à tourner. Si vous êtes débutant, c’est plus difficile pour vous de faire ce genre d’opération, exception faite si vous voulez tirer parti du faible coût de la vie dans certains pays pour pouvoir vous consacrer plus vite à votre projet.
Par exemple, si vous démarrez sur Internet et que vous gagnez déjà 500 € par mois, c’est insuffisant pour pouvoir vous y consacrer à temps plein sans faire de gros sacrifices.
Par contre, si vous allez dans un pays comme la Thaïlande ou le Vietnam, où la vie coûte infiniment moins cher, avec 500 € vous pourrez vivre très bien (sans être le roi du pétrole pour autant). Vous pourrez avoir une meilleure qualité de vie que si vous vivez en France ou –pire – en Suisse, où le coût de la vie est vraiment démentiel.
Donc, dans ce cas-là, ça peut être quelque chose de vraiment très intelligent. Il y a beaucoup d’infopreneurs et même d’influenceurs qui ont utilisé et qui utilisent toujours cette stratégie. Plutôt que de devoir prendre un boulot alimentaire à côté qui vous ennuie, qui vous fait perdre du temps et qui vous bouffe de l’énergie, vous pourrez vous consacrer à 100 % à votre projet. Et quand vous aurez des revenus un peu plus élevés, vous pourrez aller dans un pays où le coût de la vie est un peu plus cher.
Toutefois, en dehors de cette situation, je vous recommande plutôt d’attendre d’avoir une affaire déjà quelque peu solide, afin de ne pas cumuler les difficultés : financières, administratives, etc.
5) Faire une optimisation fiscale « usine à gaz »
Je vois parfois des collègues entrepreneurs qui sont passés par des avocats fiscalistes. Ils ont des montages fiscaux qui ressemblent à des navettes spatiales. Il y a des dizaines de composants partout qui interagissent les uns avec les autres. Ça coûte une fortune, c’est ultra complexe. Et puis, il suffit qu’il y ait un petit détail qui ne soit pas bon pour que ça mette en péril l’ensemble.
Franchement, encore une fois, la vie est courte. Optimiser légalement ses impôts, c’est quelque chose de tout à fait légitime et que la plupart des entrepreneurs devraient faire. Attention, il ne faut pas non plus devenir un Ayatollah de ça. Il faut savoir raison garder !
Je vous conseille donc de garder une structure simple qui vous permette d’optimiser en mode 80/20 (20 % de vos actions vous rapporteront 80 % des résultats).
6) Refuser de s’immerger dans la langue et la culture du pays
Rester tout le temps entre expatriés, c’est un peu dommage. J’ai vu cela malheureusement assez souvent. Je pense notamment à un entrepreneur qui vit en Espagne et qui ne parle pas espagnol. Je trouve ça triste de ne pas profiter d’être dans le pays pour apprendre une langue. En effet, cela permet de se connecter à la culture locale.
Bien sûr, vous pourriez me rétorquer : « Olivier, tu vis à Dubaï et tu ne parles pas encore arabe ! » Oui, mais Dubaï, c’est un peu différent des autres pays puisqu’ici, 85 % de la population est composée d’expatriés. Et en général, ces expatriés ne parlent pas arabe, mais anglais. Donc, être à Dubaï, cela m’a permis de booster mon anglais. Mais aussi, de parler un anglais un peu plus international avec des gens du monde entier. Mais c’est sûr, c’est un peu l’exception qui confirme la règle !
Dans les autres cas, si vous vous décidez à lancer un business dans un autre pays, faites quand même l’effort de rencontrer des gens du coin et d’apprendre la langue (au moins quelques mots).
Au minimum, vous devrez la plupart du temps maîtriser quelques mots de la langue de Shakespeare. ⏩ Découvrez comment apprendre l’anglais simplement.
Bonus : faire marche arrière à cause des enfants
Beaucoup de gens pensent : « Non, je ne peux pas parce que j’ai des enfants et je veux qu’ils aillent dans de bonnes écoles, etc. » Or, je pense que si vous avez des enfants, c’est l’un des meilleurs cadeaux que vous puissiez leur faire que de déménager dans un autre pays.
J’ai fait une vidéo récemment où je vous disais que la plupart des gens – probablement 98 % – sont « monopays », c’est-à-dire qu’ils font tout dans un seul pays :
- Ils naissent dans un pays ;
- Puis sont éduqués dans ce pays-là ;
- Ils ne parlent grosso modo que la langue de ce pays-là ;
- Ils vont étudier, travailler, investir ;
- Prendre leur retraite ;
- Et finalement mourir dans ce pays.
Cela concerne une grande majorité de la population dans de nombreux pays. Mais si vous donnez à vos enfants une vision multiculturelle, c’est un atout absolument énorme. Ils vont être beaucoup plus ouverts d’esprit et avoir davantage de points de vue par rapport à la vie et au monde. Et puis, bien sûr, c’est l’occasion pour eux d’apprendre une langue.
Mon ami Michael Ferrari, que vous connaissez peut-être, est infopreneur à succès depuis longtemps déjà. Il vit à Lisbonne. Et il a une gouvernante britannique. Donc ses enfants, à 6 ans, sont trilingues. Ils parlent français, anglais et portugais. Imaginez la chance immense que c’est d’avoir ce cadeau. À 6 ans, parler trois langues sans avoir l’impression d’avoir fait des efforts pour les apprendre. C’est tout simplement génial, non ?
Lancer un business à l’étranger : quand est-ce que vous partez ?
Et vous, êtes-vous déjà parti vivre à l’étranger ? Est-ce que vous avez lancé un business à l’étranger tout en restant dans votre pays ? Est-ce que c’est quelque chose que vous envisagez ? Partagez vos avis et expériences en commentaire, ce serait intéressant pour la communauté de profiter de vos parcours.
Et puis, bien sûr, si vous vous dites : « Non, ce n’est vraiment pas pour moi, je souhaite rester dans mon pays », vous pouvez aussi le dire bien sûr ! Il y a d’excellentes raisons de vouloir rester dans son pays. Quelles sont les vôtres ?
Quoi, vous n’avez pas encore eu la bonne idée d’entreprise ? Trouver une idée de business sans pour autant avoir d’idée révolutionnaire, c’est possible !