Cet article est tiré d’une interview avec Julien, d’Oseille TV, une chaîne qui explore les meilleures façons de gagner de l’argent en étant entrepreneur et, notamment, grâce à Amazon. On parle expatriation et fiscalité, principalement, mais aussi de la vie à l’étranger et au Panama en particulier. Si vous voulez découvrir l’interview complète, la vidéo se trouve à la fin de l’article 😉.
Quelques mots sur le parcours de Julien
Julien trouve des produits qu’il va acheter en Chine, puis les fait livrer dans un entrepôt Amazon et les revend par ce biais. Mais revenons un peu en arrière.
De la gestion immobilière au e-commerce
Le jeune homme s’est expatrié en 2013. Il a commencé par de la gestion locative de courte durée au Maroc, en transformant un ryad familial à Marrakech (une maison de vacances) en business touristique.
Dans la foulée, il a monté une conciergerie pour venir en aide aux Français qui étaient dans la même situation que ses parents. Ils avaient une maison qui n’était utilisée que 15 jours ou un mois par an. Il leur a proposé de la mettre en location. Résultat : il a pris la gestion de tous ces biens, une dizaine au total.
Mais cela n’était que sa première expérience. En 2017, il décide de s’expatrier au Panama et de se lancer dans le e-commerce, dans la création d’une chaîne YouTube, Oseille TV et dans la vente de formations en ligne.
Du Maroc au Panama
Pourquoi avoir choisi le Panama ? Après ses 4 ans au Maroc, il a vadrouillé dans le monde et a beaucoup hésité sur sa destination finale. Il aimait notamment l’Asie, mais a finalement opté pour l’Amérique centrale.
Comment s’y est-il pris, concrètement, pour choisir ? Il a réalisé un tableau (qu’il propose à ses élèves dans sa formation) avec un grand nombre de critères. Or, le Panama est le pays qui cochait le plus de cases, pour son cas particulier. Bien sûr, il n’y a aucun pays qui cochera toutes les cases, qui sera parfait. Il faut choisir !
Mais, pour Julien, il était important de trouver un pays :
- Attractif au niveau de la fiscalité ;
- Agréable à vivre en termes de chaleur (28-32 degrés toute l’année au Panama) ;
- Abordable au niveau du coût de la vie et du logement ;
- Avec des amis et un réseau sur place ;
- Où l’on peut obtenir un double passeport facilement.
En l’occurrence, il peut obtenir un passeport local après 5 ans de résidence dans le pays. Chiffre auquel il faut ajouter les démarches administratives, qui prennent encore un ou deux ans. Il avait des amis sur place qui avaient déjà obtenu ce passeport et était donc confiant. Selon lui, le second passeport est une précaution, une « assurance-vie », tout simplement.
Les autres avantages du Panama selon Julien d’Oseille TV
Dans l’ensemble, les procédures administratives sont allégées.
Et au-delà de ça, la vie est agréable. Panama City est une belle ville. C’est moderne et, en même temps, on y trouve le casco viejo, un quartier historique très joli, qui rappelle l’ancienne cité coloniale. La nouvelle ville, elle, ressemble à New York ou à Miami. Et quant aux plages, elles sont magnifiques, surtout dans les îles (Campadoras, Las perlas, Bocas del Toro, etc.).
En plus, tout se paie en dollar, ce qui limite considérablement le risque d’inflation. C’est assez sécurisé et il y a beaucoup de gens qui parlent anglais.
Le Panama a moins bonne réputation que son voisin, le Costa Rica. Sans doute en partie à cause de la crise des Panama Papers et du manque de communication au niveau du tourisme. Pourtant, ce sont à peu de choses près les mêmes types de paysages. Et le Panama cherche à rattraper son retard en créant des initiatives en matière de :
- Travaux publics (nouvelles plages) ;
- Accès (Copa Airlines, la compagnie aérienne locale, a développé un système de stop over, qui permet de rester quelques jours sans surcoût) ;
- Écologie (pas de sacs plastiques) ;
À noter : c’est aussi un bon hub, puisque cela vous permet de visiter l’Amérique facilement. Vous êtes notamment à :
- 2h pour la République Dominicaine ;
- 2h 45 pour Miami.
Avec un stop, on peut aller partout dans le monde. Si vous voyagez beaucoup, c’est important ! Voyons maintenant les conseils de Julien pour allier expatriation et fiscalité.
Comment optimiser sa fiscalité quand on vit à l’étranger ?
Julien s’est spécialisé dans les questions d’expatriation et de fiscalité. Il est possible de dégager quelques points à garder à l’esprit lorsqu’on veut déménager et bénéficier d’avantages fiscaux. Bien sûr, comme on va le voir, ces questions dépendent de beaucoup de facteurs : type de business et situation familiale, notamment.
1) Expatriation et fiscalité : la question de la situation familiale
La première chose à regarder c’est déjà d’observer et d’analyser sa situation actuelle.
Êtes-vous marié ? Avez-vous des centres d’intérêts économiques dans le pays où vous vivez ? Avant de le quitter, il faut savoir comment vous allez pouvoir ne plus être résident fiscal du pays dans lequel vous êtes actuellement résident. En France, par exemple, si vous avez de la famille (femme et enfants) qui demeure dans le pays, vous continuerez à être résident fiscal en France.
2) Expatriation et fiscalité : la question du niveau de vie
Choisir un pays qui vous convient au niveau de la fiscalité ne peut se faire au détriment de la qualité de vie. La fiscalité n’est pas la seule chose à prendre en compte : il y a le plaisir pris dans le pays, sans quoi vous ne tiendrez pas longtemps.
Pensez à ceci : presque tous les pays du monde vont être plus avantageux que la France ! En effet, il faut rappeler que la France est le pays le plus taxé au monde, avant le Danemark. Donc, il y a beaucoup d’occasions d’aller dans des pays moins taxés que la France !
3) Expatriation et fiscalité : le contrôle des sociétés à distance
Il faut aussi regarder les règles sur le contrôle des sociétés à distance depuis le pays que vous choisirez. C’est très important, car suivant les pays, il peut ne pas y avoir d’impôts sur certains types d’activités. C’est particulièrement important pour la partie « résidence fiscale ». Bien entendu, vous pouvez tout à fait décider d’avoir votre business dans le pays où vous allez habiter, mais il faut savoir que ce ne sera pas toujours le plus intéressant.
Pourquoi ? Parce que, parfois, votre business pourrait en pâtir. Par exemple, au Panama, vous risquez d’avoir des soucis pour recevoir vos paiements via Stripe ou de faire des affaires via la Marketplace d’Amazon. Les transactions ne seront acceptées que sur Amazon.us mais pas sur Amazon en Europe, etc.
En fait, dans toute société, il y a la partie opérationnelle en plus de la partie « fiscalité » ; c’est-à-dire ce que vous allez pouvoir faire concrètement pour développer votre entreprise. Or, toutes les îles à 0 % de fiscalité (Seychelles, Marshall, Iceland, etc.), c’est très bien, mais vous ne pourrez pas encaisser vos clients si vous établissez votre entreprise là-bas !
La solution personnelle de Julien : avoir une entreprise aux États-Unis et une autre à Hong-Kong, tout en habitant au Panama.
Bien sûr, cela n’est faisable que parce que le Panama accepte légalement ce genre d’arrangements. Son entreprise est exonérée d’impôts dans ce pays parce que c’est accepté dans ce pays-là : c’est justement l’objet des règles de contrôle de société à distance. Ce pays a des règles sur le contrôle des sociétés à distance très favorables qui vous permettent de créer différents types de sociétés comme des LLC (États-Unis) ou des LLP anglaises.
Attention, car, en revanche, ce ne serait pas possible en France. Vous ne pourrez pas créer une boîte en Angleterre si vous la gérez de la France ; cela serait considéré comme une entreprise française.
Déménager pour défiscaliser et profiter de la vie
Quelques idées de lieux où poser ses valises
Donc, en fonction de vos critères, vous pourrez envisager, par exemple, les options suivantes :
- Dubaï (lisez cet article sur les avantages et les inconvénients de vivre à Dubaï) ;
- Panama ;
- Malaisie ;
- Thaïlande.
En Europe ce sera plus difficile, mais pas impossible :
- Malte, mais qui n’est pas ou plus si intéressant que ça (niveau qualité de vie, légalité). En plus, pour info, Malte est à 5 % et non à 0 %. En tant que résident maltais, vous devez payer au moins 5000 € d’impôts au minimum. Vous ne serez pas à 0 %, même si cela reste raisonnable.
- Géorgie, mais on quitte l’Europe ;
- Andorre, si vous aimez la montagne ;
- Estonie, si vous aimez le froid.
Et si vous voulez voyager 8 mois par an, par exemple ? C’est assez difficile, mais il y a quelques options.
- Les Bahamas, qui ont mis en place un système à 90 jours (vous devez rester 3 mois minimum dans le pays pour pouvoir prétendre à la résidence fiscale).
- Le Paraguay qui est à 120 jours (minimum pour rester sur place et être considéré comme résident fiscal, donc être tranquille au niveau de l’administration fiscale de votre ancien pays).
- La Géorgie offre également une législation permissive qui permet de voyager énormément.
Mais attention, dans tous les cas, il faut le faire correctement, c’est-à-dire qu’il faut réellement déménager. Si toute votre activité ou votre foyer reste en France, l’administration française peut à tout moment venir vous trouver et vous considérer comme un résident fiscal français.
Cas particuliers et traités de non-imposition
Chaque pays a ses propres règles pour décider si vous êtes résident fiscal ou pas. Aux États-Unis, il y a des calculs très complexes pour connaître le nombre exact de jours que vous avez passé sur le sol étatsunien, mais retenez que, de base, c’est 4 mois sur le territoire (et non 6, comme on le croit parfois) pour pouvoir prétendre à la résidence fiscale.
Il y a aussi des cas plus complexes. Si vous avez une femme ou une famille en France, mais que vous avez aussi une activité réelle en Angleterre (un pub ou un commerce physique, par exemple), alors sachez qu’il existe des traités de non-imposition entre pays pour éviter d’avoir à payer 150 % d’impôts !
Tout cela doit être regardé au cas par cas.
Quelques autres avantages de l’expatriation
Les nouveaux analphabètes
Olivier rappelle que les nouveaux analphabètes sont ceux qui ne savent pas :
- Maîtriser plusieurs langues ;
- Utiliser l’informatique ;
- Apprendre tout au long de leur vie.
Ne parler qu’une langue aujourd’hui, c’est un handicap social. C’est une chance tellement merveilleuse d’être polyglotte que cela constitue à elle seule une bonne raison de voyager et de s’expatrier ! C’est quelque chose que la famille Coste – entre autres – a bien compris, puisqu’elle voyage avec ses enfants pour les familiariser avec la diversité culturelle et linguistique.
Les cinq drapeaux de l’expatriation
La théorie des cinq drapeaux (+ 1) vous dit qu’il faut avoir un pied dans au moins cinq pays pour diversifier les risques. En l’occurrence, vous avez le pays de… :
- Nationalité ;
- Résidence ;
- Business ;
- Investissements ;
- Terrain de jeu (en nomade) ;
- Et un sixième – l’infrastructure numérique, site web, etc.
L’idée est de se protéger. Si vous demeurez dans une zone unique, tant au niveau de votre résidence, que de vos activités et de vos investissements, vous risquez plus gros le jour où une crise éclate dans ce pays. En ayant plusieurs « drapeaux », vous ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier. En plus de l’expatriation, vous pourrez parvenir à l’indépendance financière grâce à ces 6 principes de base.