Beaucoup d’entrepreneurs que je connais sont partis de zéro, sans avoir forcément suivi d’études ou fait de formation en entrepreneuriat. Ils ont investi du temps et de l’argent dans leur projet, et certains ont fini par réussir et avoir du succès, alors que pour d’autres, ce n’est pas le cas. Monter son entreprise n’est pas une chose facile, mais malgré tout, l’entrepreneuriat attire de plus en plus de monde. En effet, depuis ces dernières années, on voit apparaître de plus en plus de startups. 

Toutefois, l’envie de devenir entrepreneur n’est pas encore bien comprise par la majorité des gens. Cela s’explique notamment par cette peur de l’échec qui est bien ancrée dans notre société, mais aussi par la crainte de sortir du moule, d’être différent. On peut se demander comment nous en sommes arrivés à développer ces peurs. Sont-elles réellement justifiées ? Est-il si fréquent pour les entreprises de faire faillite ? Et comment minimiser ce risque, en s’assurant que notre idée de business va fonctionner ? 

Autant de questions auxquelles j’essaie de répondre dans mon livre Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études, mais également dans cet article, dont les grandes lignes sont inspirées de cette interview de BFM TV, à laquelle j’ai récemment participé :

 

Reconnaître les lacunes du système éducatif

Le système éducatif français vit sur des bases établies au 19e siècle. Le problème est qu’aujourd’hui, au 21e siècle, certaines compétences deviennent de plus en plus importantes, alors qu’elles ne l’étaient pas forcément il y a 100 ou 150 ans, quand le système scolaire actuel s’est mis en place. 

Parmi les lacunes les plus aberrantes de ce système, il y a le fait que l’on peut passer vingt ans de sa vie ou plus sur les bancs de l’école, sans jamais apprendre à apprendre. Pourtant, cette compétence est fondamentale lorsque l’on vit dans un monde comme le nôtre. En effet, celui-ci évolue de plus en plus vite, il est donc essentiel de savoir s’y adapter. Pour cela, le plus important est de se former et d’apprendre en permanence de nouvelles compétences. L’école ne peut donc plus prétendre nous enseigner un savoir cristallisé qui suffit pour le reste de notre vie.

Pour pallier à ce manque, il est tout à fait possible de « hacker » son éducation. En effet, si l’on souhaite réussir en tant qu’entrepreneur, il faut développer son autonomie, sa souplesse, sa capacité d’adaptation et sa créativité. Des compétences qui ne sont, encore une fois, pas enseignées à l’école. 

Apprendre à apprendre

apprendre et se former

Le gros problème du système scolaire actuel est qu’il ne tient pas compte des dernières découvertes des neurosciences en ce qui a trait aux apprentissages. Voici d’ailleurs un exemple qui illustre tout à fait cela. En 1986, un article a été écrit par cinquante scientifiques américains. Son titre était : Pourquoi la répétition espacée n’est pas utilisée par le système scolaire ? Pourtant, il est scientifiquement prouvé que cette méthode d’apprentissage est la plus efficace pour mémoriser les choses à long terme. Malheureusement, 30 ans plus tard, on remarque que la répétition espacée n’est toujours pas utilisée à l’école…

Heureusement, il existe des applications qui permettent d’utiliser cette méthodologie d’apprentissage. Celles-ci ne coûtent d’ailleurs que quelques euros, et certaines sont même gratuites. À l’heure actuelle, vous pouvez donc facilement apprendre de nouvelles choses grâce à cette méthode beaucoup plus efficace que le système analogique que l’on utilise à l’école.

Voici une autre astuce toute bête, également prouvée par la science : pour apprendre un texte, on obtient de meilleurs résultats en le lisant une première fois, en le laissant reposer pendant deux minutes, et en écrivant tout ce qu’on a retenu spontanément. Si vous ne me croyez pas, tentez vous-même l’expérience 😉 Vous verrez que c’est une manière beaucoup plus efficiente d’apprendre, que de lire ce fameux texte plusieurs fois de suite. 

Si vous êtes intéressés par les méthodes d’apprentissage et que vous voulez vous aussi hacker votre éducation, je développe aussi ce sujet plus en profondeur dans mon livre Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études.

Ne pas avoir honte de l’échec

Dans le système éducatif, tout comme dans la société, l’échec est considéré comme honteux. À l’école, les élèves sont évalués sur un système de notation standard, qui ne tient pas compte des forces et des faiblesses de chacun, et malheureusement, lorsque l’un d’eux échoue à un examen, il est réprimandé. On nous apprend donc qu’il faut suivre la voie qui nous est tracée, et que si l’on ne peut pas s’y conformer, on ne mérite pas la considération des autres.

Pour la plupart des gens, réussir sa vie revient à avoir un bon diplôme, obtenir un CDI, gravir les échelons d’une compagnie pour devenir cadre par exemple, et percevoir un bon salaire. Cette conception générale que l’on se fait de la réussite est plutôt normale puisque c’est comme ça que l’on est formaté, du jardin d’enfants jusqu’à la fin de nos études. Dans ces conditions, il est difficile d’envisager la réussite sous un autre angle. Ainsi, la personne qui décide de sortir du moule, pour créer son entreprise par exemple, n’est pas toujours comprise. En effet, devenir entrepreneur signifie quelque part prendre des risques, et la peur de l’échec empêche la grande majorité du monde de se lancer dans l’entrepreneuriat. 

Frédéric Mazzela, le fondateur de Blablacar, raconte que ses parents, qui étaient enseignants, se sont interrogés pendant des semaines pour savoir ce qu’ils avaient raté dans l’éducation de leur fils quand il leur a annoncé qu’il voulait monter sa propre boîte. Ils ne comprenaient pas qu’après les brillantes études qu’il avait faites, il ne souhaitait pas embrasser une carrière tranquille de salarié.

Bâtir son propre rêve

Pour moi, être salarié, c’est bâtir le rêve de quelqu’un d’autre. Alors évidemment, cela n’est pas forcément mauvais. On peut très bien être embauché dans une entreprise dont on partage le rêve, ce qui nous donne l’envie d’aider à le bâtir. Par exemple, si je me faisais embaucher par Elon Musk pour l’aider à réaliser son rêve de coloniser Mars, il y a de fortes chances que cela m’inspire et me motive au quotidien. 

Cependant, quand on regarde concrètement les chiffres, il n’y a que 9 % de Français qui sont passionnés par leur travail, contre 26 % qui haïssent leur job. C’est assez catastrophique ! À mon sens, c’est un des plus grands échecs de la société moderne.

Si vous faites partie de ces gens qui ne sont pas heureux dans leur activité professionnelle, il est peut-être temps de vous demander ce que vous rêveriez de faire 😉

Deux mythes sur l’entrepreneuriat

Le risque de faire faillite

L’une des raisons pour lesquelles les gens n’osent pas se lancer dans l’entrepreneuriat, c’est qu’ils ont peur de quitter la sécurité de l’emploi. Pourtant, à bien y regarder, être salarié ne nous assure pas cette sécurité. Combien d’entreprises ont dû mettre la clé sous la porte en licenciant au passage tous leurs employés ?

Il est vrai que lorsque l’on crée une entreprise, il y a toujours un risque lié à la faillite. À ce propos, les rapports de l’INSEE indiquent qu’au bout de cinq ans, un entrepreneur sur deux a mis la clé sous la porte. Cependant, même si ce chiffre est réel, la vraie question que l’on devrait se poser est : pourquoi ces entreprises ferment-elles ? Quand on analyse concrètement les causes de ces fermetures, on se rend compte que pour la plupart, cela est dû à des raisons non-économiques. La cause peut-être le décès du dirigeant, la vente de l’entreprise, ou tout simplement, un départ à la retraite. Ainsi, quand on s’intéresse réellement aux faillites, on se rend compte que cela ne concerne que 15 % des entreprises. De plus, sur ce pourcentage, il n’y en a que deux tiers qui engendrent une dette qui se situe en moyenne aux alentours de 11 000 euros. Je suis d’accord, une dette de cette envergure n’est pas agréable à rembourser, cependant, ce n’est pas non plus insurmontable.

Alors oui, l’échec est possible, mais il n’est pas si fréquent que ça. Et même quand il existe, il n’est généralement pas si important.

Prendre des risques inconsidérés

En revanche, cela ne veut pas dire qu’il faut se lancer en mode kamikaze. C’est d’ailleurs un grand mythe de l’entrepreneuriat que de penser que ceux qui ont du succès se sont lancés tête première dans leur projet sans réfléchir. L’entrepreneur prend effectivement des risques, mais ceux-ci sont mesurés. Il va donc tout mettre en œuvre pour réussir et faire ce qu’il faut pour qu’en cas d’échec, il n’y perde pas trop de plumes. Ainsi, il aura généralement prévu un plan B, un plan C, voir même un plan D, au cas où les choses ne se passent pas comme prévu. Et la plupart du temps, elles ne se passent pas comme prévu 😉

Tester son idée

idée d'entreprise

Quand on a une idée d’entreprise, on ne peut pas être sûr dès le départ qu’elle sera bonne. Si c’était le cas, tout le monde serait millionnaire ! Par contre, on peut réduire son incertitude par rapport à cette idée grâce à une méthode toute simple. Cette méthodologie qui vient de la Silicon Valley, s’appelle le Lean Startup. Je l’ai d’ailleurs moi-même appliquée sans le savoir, des années avant que cela ne soit inventé. 

Pour la petite histoire, j’ai arrêté l’école à 18 ans, et j’ai créé ma première boîte à 19 ans. Ce qui m’a donné la confiance nécessaire pour le faire, c’est que j’avais testé mon idée sur le terrain. Je voulais créer une entreprise dans le domaine de l’informatique, car j’avais remarqué que j’avais des compétences dans ce domaine. En effet, j’arrivais à dépanner régulièrement des personnes qui avaient des problèmes avec leur ordinateur. J’ai donc passé une petite annonce dans un journal local. C’était en 1999. À l’époque, j’ai investi 60 francs dans cette annonce, et j’ai fait 5 000 francs de chiffre d’affaires en un mois. Tester son idée de la manière la plus simple possible, c’est ça le Lean Startup.

Donc, si vous souhaitez devenir entrepreneur, la question que vous devez vous poser est : comment mettre en place un test simple qui permet de me connecter à la réalité du terrain le plus vite possible, à côté de mon job ou de mes études ? 

Être un entrepreneur passionné

La dernière année où j’ai été à l’école, je me suis fait convoquer par le principal. Il m’a alors expliqué que j’étais tellement démotivé, que je démotivais les profs eux-mêmes, et que pour cette raison, il avait décidé de ne pas m’inviter à me réinscrire l’année suivante. À côté de ça, j’avais fait ce fameux test sur le terrain, et comme je voyais qu’il y avait un potentiel, je me suis dit que c’était l’occasion de créer ma boîte. Ce qui est incroyable, c’est que si vous m’aviez vu en classe à l’époque, vous n’auriez pas parié un centime sur moi. Moi-même, je ne l’aurais pas fait. Cependant, quelques mois plus tard, j’étais dans mon projet de création d’entreprise, et là, j’étais plus motivé que jamais. J’avais le feu sacré ! Ce qui a fait la différence entre le Olivier affalé sur son bureau et celui qui était inarrêtable, c’est simplement que j’avais trouvé un projet qui me passionnait et qui me challengeait. Je vous conseille donc vivement, si vous voulez devenir entrepreneur, de trouver une idée de business qui vous passionne.

Savoir s’entourer

Souvent, l’entrepreneur se sent seul, et ce, y compris au niveau de son entourage et de sa famille. En effet, si ses proches ne sont pas eux-mêmes dans l’entrepreneuriat, il ne peut pas trouver auprès d’eux la compréhension et le soutien dont il a besoin. Sans compter que dans sa boîte, il est dans une position de responsabilité qui est unique – à moins, bien sûr, qu’il ait des partenaires. Donc la plupart du temps, rompre l’isolement passe par le fait de joindre des clubs d’entrepreneurs ou de côtoyer des pairs. Et cela est très important si l’on souhaite pouvoir partager ses joies et ses peines – bref, sa réalité d’entrepreneur – tout en étant compris. C’est d’ailleurs ce que j’ai fait, et encore une fois, c’est ce que je vous recommande de faire. En effet, briser l’isolement vous aidera à être dans le bon « mindset » pour réussir.

Vous l’aurez compris, il existe de nombreux mythes liés à l’entrepreneuriat. Alors oui, clairement, devenir entrepreneur n’est pas facile, et pour réussir dans ce domaine, il faut beaucoup de patience et de motivation. Par ailleurs, développer ses compétences et continuellement se former peuvent réellement faire la différence entre un entrepreneur qui réussit et un entrepreneur qui échoue. Cependant, si vous êtes conscient de tout cela et que vous agissez dans le bon sens, je vous assure que vous augmenterez significativement vos chances d’obtenir de bons résultats.

Si vous avez lu cet article jusqu’au bout, c’est certainement parce que vous souhaitez vous aussi devenir entrepreneur. Si c’est bien le cas, avez-vous déjà trouvés votre idée d’entreprise ? Comment allez-vous la tester ? Donnez-moi vos réponses dans les commentaires, je suis curieux de le savoir ;)