Chef d’entreprise et salaire : un thème tabou ? Au contraire, optimiser son salaire est essentiel pour tout chef d’entreprise. Mais alors, par quoi le salaire d’un patron est-il influencé ? Eh bien, plusieurs facteurs doivent être considérés prioritairement :

  • La taille de l’entreprise ;
  • Le secteur d’activité ;
  • L’expérience personnelle.

Dans cet article, nous aborderons ces questions, mais aussi celles de la gestion fiscale et sociale du salaire, ainsi que l’impact des différents statuts juridiques sur la rémunération. Que vous voyiez grand ou petit patron, préparez-vous à découvrir comment maximiser votre revenu en tant que chef d’entreprise et — tant qu’à faire — à gérer efficacement vos finances !

Les principaux facteurs qui influent sur le salaire d’un chef d’entreprise

Le salaire d’un chef d’entreprise varie en fonction de plusieurs facteurs clés. Vous vous en doutez : la taille de l’entreprise est l’un des principaux déterminants. En général, plus l’entreprise est grande, plus le salaire du dirigeant est élevé. Vous ne gagnerez pas le même salaire si vous êtes P.D.-G. de Shell ou indépendant à votre compte ! C’est logique…

Les grandes entreprises ont des ressources plus importantes et peuvent offrir des rémunérations plus compétitives.

Le secteur d’activité joue également un rôle significatif. Certains secteurs, comme la technologie et la finance, offrent des salaires plus élevés en raison de leur rentabilité et de leur croissance rapide. En revanche, d’autres secteurs restent sous-évalués. C’est le cas de la culture ou de l’agriculture, par exemple.

Comptez aussi, évidemment, qu’un novice ne gagnera jamais autant qu’un patron expérimenté (d’ailleurs, souvent, cela va de pair avec la taille de l’entreprise : seules les personnes expérimentées y sont admises en tant que cadres dirigeants).

Bref, l’expérience et les compétences du chef d’entreprise sont tout simplement cruciales. Les dirigeants ayant une longue expérience et des compétences spécialisées peuvent négocier des salaires plus élevés. Les qualifications académiques et les réalisations professionnelles sont des atouts importants.

Autre caractéristique à noter : la localisation géographique de l’entreprise. Celles qui sont situées dans les grandes villes ou les régions économiques dynamiques tendent habituellement à offrir des salaires plus élevés. Mais attention : les coûts de la vie et les conditions économiques locales sont également des facteurs à prendre en compte.

Chef d’entreprise et salaire moyen en France

Combien gagne un chef d’entreprise ? Nous venons de voir que cela dépend de plusieurs facteurs. Néanmoins, nous pouvons rechercher des statistiques pour voir quels niveaux de rémunération se dégagent le plus.

Selon des statistiques récentes, le salaire médian d’un chef d’entreprise en France se situe entre 35 000 et 70 000 € bruts annuels. Mais ce n’est qu’une fourchette basse (voir cet article du Journal du Net pour plus de détails).

D’autres études montrent que les chefs d’entreprise de grandes entreprises peuvent gagner bien plus. Dans les entreprises du CAC 40, par exemple, les salaires peuvent dépasser plusieurs millions d’euros par an. Comme nous venons de le voir, les dirigeants de petites entreprises, en particulier les PME et les TPE, ont souvent des rémunérations bien plus modestes.

Autre point notable : les entreprises innovantes et à forte croissance — start-ups et autres licornes — tendent à rémunérer leurs dirigeants de manière plus généreuse.

Les tendances actuelles du marché montrent une augmentation des rémunérations variables. De plus en plus de chefs d’entreprise voient une part significative de leur salaire liée à la performance de l’entreprise, sous forme de primes et de bonus. Cette tendance reflète une volonté d’aligner les intérêts des dirigeants avec ceux des actionnaires.

Optimiser son salaire en tant que chef d'entreprise

Optimiser son salaire en tant que patron

Sans plus attendre, voici quelques méthodes pour augmenter vos revenus de manière efficace si vous êtes P.D.-G. ou patron de votre petite entreprise.

Une première stratégie consiste à diversifier les sources de revenus. En plus de votre salaire principal, explorez les possibilités de revenus complémentaires, comme les :

  • Dividendes ;
  • Primes de performance ;
  • Bénéfices de la participation au capital.

Cette diversification permet de stabiliser et d’augmenter vos revenus globaux.

L’augmentation de la part variable de la rémunération est une autre technique efficace. Négociez des primes basées sur les performances de l’entreprise. Une rémunération variable bien structurée (basés sur des objectifs de chiffre d’affaires ou d’autres indicateurs de performances) peut significativement augmenter votre revenu annuel.

Autre point à travailler : la gestion efficace des coûts personnels et professionnels. Optimisez vos dépenses pour maximiser vos gains nets. Cela peut inclure la déduction des frais professionnels, l’utilisation efficace des avantages en nature ou la planification fiscale, par exemple.

Par ailleurs, pensez à vous former constamment. En retournant sur les bancs de l’université ? Pas nécessairement ! Comme je l’affirme dans Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études, il n’y a là aucune voie royale… Vous pouvez très bien réussir autrement ! Améliorez par exemple vos compétences en gestion, en finance ou en stratégie d’entreprise à partir de cours en ligne.

Enfin, envisagez des options de financement personnel comme les actions et les stock-options. De nombreuses entreprises offrent des plans d’achat d’actions aux dirigeants, permettant de bénéficier directement de la croissance de l’entreprise. Les stock-options peuvent offrir des gains substantiels si l’entreprise prospère.

Gestion fiscale et sociale du salaire

Une compréhension approfondie des régimes fiscaux et des cotisations sociales peut vous aider à optimiser votre revenu net. Approfondissons donc un peu ce point.

Le régime fiscal applicable aux chefs d’entreprise dépend de la structure juridique de l’entreprise (voir la section suivante). Les dirigeants de sociétés de capitaux (SAS, SA) sont imposés sur leur salaire selon le barème progressif de l’impôt sur le revenu. En revanche, les gérants majoritaires de SARL sont imposés comme des travailleurs non-salariés, avec des taux et des régimes spécifiques.

Les cotisations sociales varient également en fonction du statut. Les dirigeants de sociétés de capitaux cotisent au régime général de la sécurité sociale, tandis que les gérants majoritaires de SARL cotisent au régime des indépendants. Les taux de cotisation et les prestations sociales associées diffèrent, ce qui peut influencer votre choix de structure juridique.

L’optimisation fiscale passe par une gestion efficace de votre rémunération. Par exemple, il peut être avantageux de répartir votre revenu entre salaire et dividendes pour minimiser l’impôt. Les dividendes sont soumis aux prélèvements sociaux et à l’impôt sur le revenu, mais à des taux souvent inférieurs à ceux de la rémunération salariale.

Utiliser des dispositifs d’épargne salariale, comme le Plan d’Épargne Entreprise (PEE) ou le Plan d’Épargne pour la Retraite Collectif (PERCO), permet de bénéficier d’avantages fiscaux tout en préparant votre avenir. Ces plans permettent de verser une partie de vos revenus dans des comptes d’épargne défiscalisés.

Les avantages en nature sont à envisager pour améliorer vos revenus nets au quotidien :

  • Voiture de fonction ;
  • Logement de fonction ;
  • Chèques-vacances ;
  • Etc.

En comprenant et en appliquant ces principes de gestion fiscale et sociale, vous pouvez optimiser votre salaire en tant que chef d’entreprise. Mais explorons les différents statuts juridiques pour y voir définitivement plus clair !

Comparaison des différents statuts juridiques

Voici les 4 principales structures juridiques pour votre (future) entreprise :

  1. L’EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) est une forme de SARL (Société à Responsabilité Limitée) avec un seul associé. Le gérant de l’EURL est généralement le seul associé et peut choisir de se rémunérer par des dividendes ou un salaire. Les dividendes sont soumis aux prélèvements sociaux et à l’impôt sur le revenu, tandis que le salaire est soumis aux cotisations sociales.
  2. La SARL (Société à Responsabilité Limitée) est une structure courante pour les petites et moyennes entreprises. Les gérants majoritaires de SARL sont considérés comme des travailleurs non-salariés (TNS) et cotisent au régime des indépendants. Les cotisations sociales sont généralement moins élevées que pour les salariés, mais les prestations sociales peuvent être moins avantageuses.
  3. La SAS (Société par Actions Simplifiée) est une structure flexible qui convient aux entreprises de toutes tailles. Le président de la SAS est assimilé à un salarié et cotise au régime général de la sécurité sociale. Les cotisations sociales sont plus élevées, mais les prestations sociales sont meilleures. La SAS offre également une grande flexibilité en matière de répartition des bénéfices et de gouvernance.
  4. La SA (Société Anonyme) est généralement utilisée par les grandes entreprises. Les dirigeants de SA sont assimilés à des salariés et bénéficient des mêmes avantages sociaux que les présidents de SAS. La SA est soumise à des obligations de gouvernance plus strictes, mais elle permet de lever des capitaux plus facilement.

Vous l’avez compris : chaque statut juridique a ses avantages et inconvénients en termes de salaire, de cotisations sociales et de flexibilité. Votre choix dépendra de vos objectifs, de la taille de votre entreprise et de votre situation personnelle.

Devenir chef d'entreprise : quels salaires ?

Grand chef d’entreprise et salaire dans le monde francophone : exemples

Vous voulez avoir l’eau à la bouche ? Pour terminer (et vous motiver ?), voici quelques exemples des meilleurs salaires des chefs d’entreprise francophones.

Bernard Arnault (LVMH)

  • Salaire annuel : Environ 3,8 millions d’euros (hors dividendes).
  • Président-directeur général de LVMH, il est l’un des dirigeants les mieux payés en France. LVMH est le leader mondial du luxe, avec des marques prestigieuses comme Louis Vuitton, Moët & Chandon et Hennessy.

Carlos Tavares (Stellantis)

  • Salaire annuel : Environ 7,5 millions d’euros.
  • PDG de Stellantis, l’un des plus grands constructeurs automobiles au monde, il a un salaire conséquent reflétant la taille et la complexité de l’entreprise issue de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler.

Jean-Laurent Bonnafé (BNP Paribas)

  • Salaire annuel : Environ 3,5 millions d’euros.
  • Directeur général de BNP Paribas, l’une des plus grandes banques européennes, il reçoit un salaire important, reflétant la responsabilité de gérer une institution financière d’envergure mondiale.

Stéphane Richard (Orange)

  • Salaire annuel : Environ 1,7 million d’euros.
  • Ancien PDG d’Orange, l’un des principaux opérateurs de télécommunications en Europe, il a perçu un salaire élevé pour ses responsabilités dans la gestion de l’entreprise.

Isabelle Kocher (Engie)

  • Salaire annuel : Environ 1,5 million d’euros.
  • Ancienne directrice générale d’Engie, l’un des leaders mondiaux de l’énergie, elle a reçu un salaire significatif, reflétant les défis de l’industrie énergétique.

Chef d’entreprise : quel salaire espérer ?

Chef d’entreprise et salaire élevé peuvent faire bon ménage, et même très bon ménage ! Les exemples des meilleurs salaires des chefs d’entreprise francophones montrent qu’il est possible d’atteindre des niveaux de rémunération très élevés, surtout dans les grandes entreprises. Cependant, vous le savez désormais : chaque situation est unique et nécessite une approche personnalisée.

Quoi qu’il en soit, après la lecture de cet article, vous serez mieux équipé pour gérer efficacement votre rémunération et atteindre vos objectifs financiers en tant que chef d’entreprise !